
Il y a près de 20 ans, avec l'avènement de
l'Internet et sa généralisation dans la société civile comme dans le monde professionnel, est apparue la notion de SIG Web. Il était alors question pour certains des acteurs historiques de la géomatique (les traditionnels éditeurs de SIG lourds travaillant sur stations de travail, Mac et PC) de s'adapter à cette nouvelle technologie, plus moderne, plus puissante, plus souple et plus tendance. D'autres n'y ayant pas cru, n'ont pas pris ce virage. On en reparlera...
Les "sigistes" devenus "surfeurs" passaient ainsi d'une ère faite d'outils bureautiques sophistiqués et très complexes, dotés de nombreuses géofonctions (mais longs à mettre en oeuvre, longs à maitriser, conçus pour des experts), à des outils un peu moins complexes à utiliser. Mais en plus d'acheter de puissantes stations de travail et de les maintenir (cartes graphiques performantes, processeurs gonflés, disques durs et RAM de grandes capacités...), il convenait d'acheter des serveurs web (voire des serveurs applicatifs), et de s'entourer de nouvelles compétences (dBA, ingénieur réseau, ingénieur système, Rssi...).

Ces SIG Web, basés sur des
architectures web, étaient tout de même dotés de fonctionnalités moins riches que leurs ancêtres sur stations de travail. Mais ils permettaient d'atteindre de nouveaux utilisateurs, en incluant des fonctionnalités métier non plus réservées à des experts. Le SIG Web aura finalement participé à libérer et émanciper l'information géographique dans les entreprises.
Et si les déploiements de ces applications SIG Web se faisaient en quelques mois, dans des phases projets assez lourdes, il s'agissait alors pour les plus gros projets, de concevoir puis d'alimenter des géo-référentiels le plus souvent thématiques, structurés et structurant, sur des bases de données dotées ou non de cartouches spatiales.
Nous sommes passés du SIG bureautique pour l'expert, au SIG Web pour le spécialiste métier. On ne parlait plus de client lourd, mais de client léger, voire de client riche...
La tendance s'est accélérée il y a 10 ans avec l'arrivée de technologies nouvelles comme le
Flex (de Macromédia) puis de
Silverlight (de Microsoft). Les applications SIG pouvaient alors s'en emparer et fournir des interfaces un peu plus compréhensibles encore et utilisables par plus de collaborateurs. Le SIG sortait par la même occasion des bureaux d'étude, des bureaux des cartographes, de ceux des géographes et autres statisticiens pour gagner de nouveaux horizons, d'autres bureaux et services métiers (patrimoine, logistique, environnement, commerce, marketing, opérations...).
Parallèlement, l'Internet a permis l'émergence d'une nouvelle informatique, totalement distribuée et de nouvelle génération : le
Cloud Computing. La géomatique n'a pas échappé à cette tendance et les webservices Géo se sont banalisés à leur tour pour prendre d'abord une place auprès du grand public. En quelques années seulement, les services web carto et géo sont devenus parmi les premiers demandés par les flots d'internautes et de mobinautes ! Et ceci également dans des contextes BtoC. Ainsi, les grands acteurs du "BtoC", au travers d'usages basiques tels le "calcul d'itinéraire", le "store locator" et le "webmapping" sont devenus les premiers consommateurs de ces services.

Très simple à utiliser, intuitif, réactif, puissant, rapide, hautement disponible, ce "Géo Cloud" s'est enrichi rapidement et bientôt imposé au monde de l'entreprise. Il est littéralement omniprésent dans la vie quotidienne de tous. A la maison comme au travail. Son adoption a été fulgurante. Jamais une technologie "Géo" n'a autant été utilisée. Pas même celle présente au travers des PND dans les automobiles et les camions. Des centaines de millions de personnes y accédant quotidiennement pour des usages de plus en plus variés.
Alors, finalement, quelles différences ? Et bien voilà selon moi en synthèse quelques éléments différenciant en me référant aux centaines de projets réalisés ces 15 dernières années.
| SIG Bureautique | SIG Web | Géo Cloud |
| | | |
Configuration OS | incluse | à mettre en oeuvre | n/a |
Réplication | à mettre en oeuvre | à mettre en oeuvre | automatique |
Scalabilité | n/a | limitée | illimitée |
Stockage | à mettre en oeuvre | à mettre en oeuvre | illimité |
Services | inclus | à mettre en oeuvre | inclus |
Gestion de la mémoire | à paramétrer | à mettre en oeuvre | n/a |
Gestion des CPU | à paramétrer | à mettre en oeuvre | n/a |
Mobilité | n/a | à mettre en oeuvre | incluse |
Haute disponibilité | n/a | à mettre en oeuvre | incluse |
Age de la conception de l'architecture socle | > 20 ans | 10 à 15 ans | < 2 ans |
Performances / latence | > 10 sec | 1 à 10 sec | 10 à 20 millisecondes |
Géofonctions | expertes | professionnelles | professionnelles + grand public |
Gestion base de données | intégrée ou à mettre en oeuvre | à mettre en oeuvre | intégrée |
Mashup données | à mettre en oeuvre | à mettre en oeuvre | inclus |
Interopérabilité via ETL | à mettre en oeuvre | à mettre en oeuvre | à mettre en oeuvre |
Avec le Géo Cloud, les projets SIG se déploient maintenant en quelques jours ou semaines seulement et sont immédiatement opérationnels. Les mises à jour, patchs correctifs et autres montées de versions n'existent plus. Ou du moins ne s'entendent plus du tout aux mêmes rythmes. D'ailleurs, certains experts parlent de "Béta permanente". Nous sommes à l'aube d'une ère où l'informatique pourrait même devenir jetable. Et pour la majeure partie des cas, du jetable tellement peu cher et tellement robuste qu'il en devient durable ! Par ailleurs les interfaces proposées par le Géo Cloud sont basées sur des technologies novatrices comme le
Responsive design, permettant une expérience utilisateur où la consultation est optimisée, avec une facilité de lecture et de navigation inédite !
| SIG Bureautique | SIG Web | Géo Cloud |
Licencing | licences
perpétuelles | licences
perpétuelles | abonnement annuel |
Cout de la maintenance/an | 20 à 22% | 20 à 22% | n/a |
CTP (Cout Total de Possession) | élevé | moyen | bas |
Intégration des données | à faire | à faire | incluse |
RSI (Retour Sur Investissement) | lent | difficile à quantifier | rapide |
Déploiement | installation par poste | rapide | instantané |

Enfin, le principe même de Géo Cloud, c'est à dire d'une solution louée de type "XaaS", dans laquelle on piochera en fonction de ses besoins (
SaaS,
IaaS,
PaaS,
DaaS...) garantie une absence totale de dépendance au fournisseur et un juste prix en fonction de la réelle consommation, qui par nature est variable et parfois imprévisible.
En ces temps de crise économique et de difficulté financière, le
Capacity Planning n'est pas une mauvaise chose ! Le Géo Coud est suffisamment modulaire pour être la meilleure des réponses.