Eh oui, la rentrée est déjà passée. Et pour commencer la nouvelle année scolaire, je vous propose une petite promenade géographique comparative.
Voici donc quatre web-services cartographiques bien connus :
Quatre géo-webservices synchronisés.
On retrouve en haut à gauche, le service Google Maps, en haut à droite le service Google Earth, en bas à gauche le service Yahoo! Maps (Fonds cartographique Navteq) et en bas à droite, le service Bing Maps de Microsoft (Fonds cartographique Navteq également).
Ces quatre web-services cartographiques étant les principaux que le grand public puisse trouver gratuitement, il est intéressant de les comparer (c'est la rentrée, d'habitude on compare les prix). Ils ont donc été
synchronisés à cette fin.
Nous pourrons lors de cette promenade, estimer la qualité des Fonds cartographiques proposés (charte graphique, précision, richesse, toponymie, odonymie, oronymie, hydronymie...) mais aussi apprécier la vitesse d'affichage de ces webservices en fonction des échelles sollicitées.
Avant de partir nous promener sur la planète, il faut préciser quelques éléments techniques :
1/ Google Maps propose une vue cartographique 2D de type cartographie routière (enrichie d'une combo-box "Terrain" pour y afficher une vue simplifiée de l'occupation des sols), une vue satellite nue (enrichie d'une combo-box "Labels" pour y afficher les principales routes et les principaux labels), la vue immersive Street View et une commande de zoom avant/zoom arrière.
2/ Google Earth est un service de globe 3D, et propose de son côté une vue satellite et des outils de navigation adaptés à ce type de projection sphérique. Cette vue n'est là que pour servir de référence.
3/ Yahoo! Maps propose une vue cartographique 2D de type cartographie routière, une vue satellite nue et une vue hybride mixant imagerie satellite, toponymes et odonymes. Une commande de zoom avant/zoom arrière, doublée de quatre flèches de navigation manuelle et d'une double barre d'échelle (en Kilomètres et en Miles) enrichissent la carte.
4/ Quant au webservice de Bing Maps, il offre une console de commande retractable. Celle-ci propose une commande de zoom avant/zoom arrière, doublée de quatre flèches de navigation manuelle et d'une barre d'échelle exprimée en Miles uniquement. Bing Maps propose également une vue cartographique en 2D, une autre en 3D (qui ne semble pas activée), une couche cartographique routière classique "Road" (Labels obligatoires), une autre nommée "Aerial" présentant la couverture du globe par des images satellites, une couche nommée "Bird's eye" présentant une très belle imagerie oblique à 45° sur quelques grandes villes du monde et activant sous la console de zoom, deux flèches de rotation à 90°. Enfin, le bouton "Labels" permet d'afficher ou non les toponymes et odonymes pour les couches "Aerial" et "Bird's eye".
Commençons par une promenade en Afrique. Allons par exemple dans un pays magnifique, le
Mali et allons survoler,
Gao, une ville de taille moyenne située sur le fleuve Niger.
Centrage sur Gao, au Mali.
Le géocodeur trouve sans problème la ville de Gao au Mali et nous centre les quatre fenêtres dessus.
A première vue, à très petite échelle, si l'on compare les 3 vues Google Maps, Yahoo! Maps et Bing Maps on trouve peu de différences. Il y en a cependant.
Curieusement, les cartographes n'ont pas choisi de retenir les mêmes routes (pourtant peu nombreuses dans la région), ni de leur donner les mêmes noms (N15 ou N16 ?) ! De plus, l'hydrographie du fleuve Niger, certes très mystérieux jusqu'à la fin du XVIIIè siècle est elle aussi multiformes. Peut-être certains ont-ils cartographié les basses eaux à l'étiage tandis que d'autres ont considéré plus utiles de signaler les eaux maximum lors des crues...
A mesure que l'on zoome vers le centre de Gao, les différences augmentent encore. Et là on tombe des nues ! Bing Maps offre une cartographie très pauvre, à toutes les échelles et considère Gao comme un croisement de 4 routes, sans véritable existence. On ne soupçonne même pas la présence d'une ville !
Plan de la ville de Gao, vue par Microsoft.
Et il faut se battre avec l'outil de navigation pour obtenir les odonymes...
A l'échelle maximale offerte par Yahoo! Maps, les contours de la ville sont visibles. Une fois encore, on cherche avec difficultés les odonymes...
Plan de la ville de Gao, vu par Yahoo!
Il semble que Navteq ne considère que les grandes routes et pas grand chose d'autre.
C'est sur Google Maps que l'on trouve le plus de détails. Toutes les rues de la ville ont été numérisées et figurent sur la carte. De nombreux points d'intérêts ont même été ajoutés, ainsi que nombre d'odonymes, même si toutes les rues de la ville ne sont pas nommées. Google Maps permet en outre une navigation à très grande échelle... et pourquoi pas un calcul d'itinéraire.
Plan de la ville de Gao, vu par Google.
Poursuivons notre promenade autour du monde et changeons maintenant de continent, pour aller nous promener en France, en proche banlieue parisienne dans la petite ville de
Meudon, dont les seuls intérêts résident dans son
Observatoire astronomique de tout premier ordre, une forêt exceptionnelle aux portes de Paris et des plans d'eau très bucoliques.
Activons les vues satellites. Une fois encore le géocodeur nous centre les 4 fenêtres sur la ville désirée. On notera que seul Google Maps indique le résultat sur la carte à l'aide du célèbre Pinpoint rouge.
La France vue par satellite, enrichie de toponymes.
A cette échelle, les représentations cartographiques sont assez comparables. A noter que Google Maps et Bing Maps affichent les routes (option "Labels" activée) tandis que Yahoo! Maps n'a pas retenu ce choix bien que la vue "Hybrid" soit activée. En fait, il faut zoomer plusieurs fois de suite sur Yahoo! pour que les routes apparaissent. Il est aussi notable que Google affiche environ deux fois moins de toponymes que Yahoo et Bing, allégeant ainsi la lecture de la carte.
Zoomons un peu sur le centre-ville désigné par le géocodeur.
Centragee sur la ville de Meudon.
Il faut bien dire que les 3 vues des web-services en 2D n'ont pas grand chose à voir ! D'abord, les images satellites sont plus ou moins récentes. Yahoo! indique une imagerie GeoEye datant de... 2008. Bing indique une imagerie GeoEye et InterAtlas datant de 2010. Google Maps indique une imagerie IGN France datant de 2013.
En ce qui concerne les "labels", les choix des cartographes sont très différents. A cette échelle, les cartes sont moins surchargées. Bing affiche très peu de POI, tandis que Yahoo! et Google font le distinguo entre RER et SNCF. Mais Yahoo! indique la ligne du tramway T2 comme opérée par la SNCF... et note sans distinction comme "RER", les lignes ferroviaires N et C.
Poursuivons le zoom sur les vues satellites agrémentées des rues et des labels.
Le quartier de la Mairie - vues satellites.
Une chose me surprend immédiatement : c'est la géométrie des rues (les vecteurs superposés aux images satellites) de Meudon qui diffère sensiblement d'une carte à l'autre ! Obervez le quartier autour de la Mairie. Comment est-ce possible qu'en Ile-de-France, dans une ville prise au hasard, de telles différences puissent exister ? En passant sur les vues carto, ces différences sont encore plus nettes.
Le quartier de la Mairie - vues cartographiques.
La cartographie de Bing Maps n'est pas très aboutie. Il suffit de regarder certaines des rues pour s'en apercevoir. Les croisements ne sont pas toujours très bien dessinés, il n'y a aucun POI indiqué et le sens de circulation quand il est unique n'est pas systématiquement représenté. Enfin la police de caractères des odonymes n'est pas proportionnellement affichée en fonction de la largeur des voies, ce qui ne donne pas le sentiment d'une belle finition.
La cartographie de Yahoo! Maps est plus aboutie, bien qu'incomplète. Les odonymes et les croisements des routes sont bien représentés, mais un seul POI est indiqué : la Mairie. Les sens de circulation uniques sont à peine plus à jour que sur Bing Maps bien que Yahoo! Maps soit le seul à signaler quelques sens interdits ! Cela peut se révéler utile.
Sur Google Maps, les cartographes ont choisi de n'afficher que les odonymes des rues principales. Il faut zoomer plus fort pour en voir plus. On trouve plus de POI sur la carte, mais aussi quelques numéros d'adresses. Les sens de circulation unique sont bien à jour (ce qui permettra de faire des calculs d'itinéraires corrects).
Je vous laisse poursuivre la promenade autour du globe et juger par vous même, en fonction des lieux choisis, de la cartographie la plus efficace, la plus adaptée, la plus à jour. Ah si, j'oubliai : observez donc les temps d'affichages d'un web-service à l'autre. Google Maps arrive toujours plus vite que les autres...